Réconcilier ville et production
La France se réindustrialise, mais nos villes n’ont plus de place pour la production. Les métropoles manquent de foncier adapté, les activités productives sont reléguées loin des centres urbains, alors même qu’elles évoluent : plus propres, plus compactes, plus innovantes.
L’industrie du XXIe siècle a besoin d’être proche de ses marchés, de ses partenaires, de ses salariés. Comment réconcilier ville et production pour réintégrer l’industrie de demain au cœur des métropoles ?
PORTEURS DE L’ACTION COLLECTIVE
- Imbrik
- Ultra Laborans
- Syvil architectures
- Chambre de Métiers et de l’Artisanat d’Île-de-France
- StartIndustry
- Surface+Utile
- EpaMarne
- Plaine Commune
- Marne-au-Bois
- Grand Paris Aménagement
LA RAISON D’ÊTRE
D’abord implantée au cœur des villes françaises au XIXe siècle, l’industrie a progressivement été reléguée hors des villes, puis bien souvent transférée à l’étranger, sous l’effet de la désindustrialisation. L’implantation de l’industrie en périphérie répond d’ailleurs à une logique de zonage des villes, séparant les fonctions urbaines entre les espaces résidentiels, les centres-villes commerçants et les zones d’activités.
Depuis 2020, le gouvernement a fait de la réindustrialisation de la France une priorité stratégique. Parallèlement, l’attrait des métiers artisanaux et des usines décarbonées ont fait émerger une industrie du XXIe siècle, plus compacte et propre, gage de souveraineté économique et d’emplois locaux. Cette industrie ne peut plus se développer dans les périphéries : la loi impose notamment de réduire le rythme d’artificialisation des sols, tandis que 93 % des zones d’activités seront saturées d’ici 2030.
Tous les signaux sont au vert pour l’implantation d’une nouvelle industrie au cœur des villes, en complément des zones productives rurales et de périphérie et dans une logique de parcours résidentiel des entreprises industrielles.
Cependant, ce réinvestissement industriel se heurte à la rareté du foncier dans les métropoles et à des modèles économiques fragiles : les programmes résidentiels ou tertiaires sont privilégiés aux activités industrielles et productives, moins denses et plus contraignantes (hauteur sous plafond, charge au sol). Les villes ne peuvent, en l’état, absorber cette « demande d’industrie ».
L’ACTION COLLECTIVE
Pour réindustrialiser la France sans artificialiser, recycler les friches, réconcilier les fonctions des villes et rapprocher les lieux de production et de consommation, nous proposons de créer des conditions favorables à l’implantation d’espaces productifs au sein des villes.
Déjà développé à Paris sous forme d’hôtels d’industrie et de pépinières, l’immobilier productif doit devenir une nouvelle classe d’actifs, capable d’offrir des modèles économiques viables, d’investir les bâtiments existants au service des TPE et des PME pour valoriser les ressources et les compétences locales.
LES ANNONCES
- Nous lançons le 13 juin une coalition public-privé pour faire de l’immobilier productif une classe d’actifs à part entière, loin de l’image de l’industrie héritée du siècle passé.
- Dans un an, nous dévoilerons un atlas de la ville productive.
- Dans deux ans, nous lancerons les premiers projets d’industrie urbaine dans les territoires volontaires (transformation d’immeuble de bureaux, recyclage de friches) et inaugurerons un premier hôtel productif dans une métropole française.
* Atlas : recueil de planches, de documents graphiques joints à un ouvrage pour en faciliter l’intelligence.